Goodride, la marque qui s'est fait une place
Les grandes entreprises comme Michelin, Pirelli et Bridgestone font toutes partie du top 10 des premiers fabricants mondiaux de pneus, générant une énorme compétition. Néanmoins, en 2012, un fabricant chinois de pneus a pu pénétrer dans ce top 10, pour la toute première fois. Ce groupe, c'est Goodride, le plus grand fabricant chinois.
Selon Shen Jinrong, le président du conseil d'administration du Groupe Goodride, le développement économique du secteur automobile chinois, a permis à Goodride de se développer. En 2012, la demande de pneus, en Chine, était d'environ 70 millions. Alors comment survivre dans un milieu ultra-concurrentiel ? Pour Shen Jinrong, deux réponses : transition et optimisation.
« Nous ne nous servons plus des équipements achetés il y a 3 ou 4 ans. Auparavant, l'industrie chinoise était connue pour ses bas coûts et sa qualité médiocre. Aujourd'hui, au sein de l'entreprise, les objectifs sont totalement différents. Ce que nous voulons, ce sont de meilleurs équipements, de meilleures technologies et de meilleurs matériaux. »
Il n'y a pas beaucoup d'ouvriers dans les ateliers de Goodride. Leur tâche consiste principalement, une fois les pneus moulés, à placer ces derniers sur la chaîne de production suivante. Goodride a acheté de nouveaux équipements à faible consommation énergétique.
« Ces nouveaux équipements permettent d'économiser 25% d'électricité. Les coûts de ces appareils sont amortis en 17 mois. Dans l'industrie des pneumatiques, il faut bien équilibrer les coûts et les intérêts. Si on ne se lance pas dans les économies d'énergie, on risque de subir de grandes pertes. »
En 2010, la Chine est devenue le plus grand marché automobile mondial. Cela a apporté de plus grandes opportunités à Goodride. En 2012, Goodride a réalisé 77% de ses ventes en Chine, contre seulement 23% à l'étranger. La marque met désormais l'accent sur la conquête de nouveaux marchés à l'international. Les exportations sont en hausse notamment vers l'Afrique, le Moyen-Orient ou encore l'Amérique du Sud.
Pour l'instant, quelques dizaines de milliers de pneus sont produits dans l'atelier de Goodride. Aujourd'hui, ils roulent sur les routes de 120 pays. Objectif de Shen Jinrong, désormais : faire de Goodride une marque qui fabrique ses propres produits, et qui soit reconnue sur le marché international.
« La Chine n'est pas un pays qui compte de nombreuses marques réputées bien que ce soit un grand pays d'exportation. Si on raisonne en termes de développement sur le long terme, l'entreprise doit posséder sa propre marque. Sans quoi elle ne sera pas une entreprise durable. Et nous devons faire des efforts en permanence. C'est seulement comme ça que dans 10 ou 20 ans, on pourra faire en sorte que notre marque devienne très connue. »